Catherine Zell (1497-1562) a été de tous les combats qui ont marqué le demi-siècle de la naissance, de la vie et de la mort de l’Église évangélique strasbourgeoise. Lectrice généreuse et loyale de l’Évangile, cocréatrice et se voulant indéfectiblement solidaire de son Église, elle se dressa contre tous les conformismes, contre tous les pharisaïsmes qui guettent même les aventures religieuses les plus généreuses. Femme de tous les courages, elle épousa, parmi les premières, devant Dieu et devant les hommes, un prêtre, qui de surcroît était Mathieu Zell, le curé de la cathédrale. Militante de tous les instants, elle eut le cran de soutenir, mais aussi de critiquer et d’affronter tout au long de sa carrière, les hommes qui comptèrent alors le plus : Bucer, Capiton, Jacques Sturm, Jean Sturm, Luther, Calvin, les gens des sectes, anabaptistes ou spiritualistes, sans oublier ce grand empereur que fut Charles Quint. Et tout cela, au travers des grands moments, mais aussi des drames, de la Ville-république de Strasbourg... Catherine Zell, une égérie, une féministe farouche, une prophétesse, une femme bien de son temps et une femme d’aujourd’hui ?